OLIVIER EN SOLO - 2020
Le départ: Agay – Murtoli
Vendredi 07 Aout 2020
C’est donc le vendredi 07 Août 2020 à 7H15 du matin que je prends le départ en direction du Sud de la Corse. 8H25, j’ai encore une connexion internet et j’en profite pour télécharger les fichiers météo, car les derniers RunTimes des fichiers Arôme et Arpège sont à 6H00 TU (8H00 Heure Locale). Cela me sera bien évidemment très utile pour mes routages météo.
C’est à 11H du matin que je vais commencer à mettre les voiles dans un tout petit temps. Néanmoins, avec un TWS de 5 Nds, j’arrive à tenir un petit 4 Nds avec un AWA de 65°. Le bateau est propre et cela se remarque bien au speedo. Les vents étant faibles, il fallait que je me concentre sur les routages météo. Je pars donc plein Sud pour éviter une zone de calme plat à l’Est. C’est avec un AWA de 120° que je descends au 200°. J’aurais pu mettre le spi et descendre au 180°, mais la nuit arrivant, j’évite cette voile en solitaire, d’autant que vers les 2/3H du matin, un empannage était prévu par le routage météo. Donc forcement, plus facile à réaliser sous génois que sous spi en solitaire. La sécurité avant tout.
0H30 l’alarme radar retenti. Je regarde la cartographie, pas de cible AIS. C’est dommage, c’est tellement plus sécurisant. En sortant, je m’aperçois qu’il est au moteur (feu de hune). Je vois des frontales, donc l’équipage est en veille. Je me dis qu’ils vont changer de route, je suis sous voile donc prioritaire. En regardant sur mon radar, je calcule son relèvement et le risque de collision est bien présent. Il est à moins de 0,125 MN (échelle radar), la collision semble inévitable. Je me dis qu’il va finir par bien dévier sa route, j’éclaire mes voiles avec mon projecteur, mais rien, il ne bouge pas. Finalement, je prends la décision de lofer de 60° pour l’éviter. De nuit je n’ai pas pris le risque de le passer au cul de son bateau pour l’insulter, mais le coeur y était. Je reprends mon cap, car je ne devrais pas tarder à empanner.
3H00 du matin, j’empanne et prends le cap vers le golf de Murtoli, ma destination finale. Au petit matin, le vent tombe, je mets le moteur pour quelques heures, cela tombe bien, ça recharge un peu les batteries. En effet, entre le pilote, le radar, l’électronique et le frigo, ce n’est pas moins de 130 Ah que j’ai consommé dans la nuit. Vers midi, je profite du thermique pour finir ma traversée sous voiles vers Murtoli.
Finalement, cette première traversée de 164 MN, qui s’annonçait très calme, je l’ai réalisé en 33H30, avec 25H30 de voiles et 8H00 de moteur, réalisant une moyenne, d’un petit 5 Nds.
Etape 1:
Pour cette première étape vers la Corse et comme à mon habitude, je vais partir vers le sud Corse. Ce type de traversée est parfois plus technique côté « routage météo » que de faire un direct Calvi, surtout par petit temps avec des conditions anticyclonique.
Depuis quelques années, j’ai eu l’occasion de m’entrainer et de me perfectionner sur le routage météo avec le logiciel TimeZero, en Méditerranée. Ce qui me permet de réaliser des pourcentages Voile/Moteur, plutôt intéressant.
La préparation:
Comme avant chaque grande croisière, j’essaie de préparer au mieux mon vieux voilier de 32 ans. Effectivement, plus il prend de l’âge, plus il faut être attentif à la préparation. Avec le confinement, il a été donc impossible de sortir les week-ends pour commencer la préparation technique de Stella Maris 3. C’est donc à partir du mois de juin que j’ai commencé à le préparer.
En premier lieu, j’ai commencé par dés-hiverner le moteur (voir TUTO). Ensuite, je m’étais aperçu pendant la saison 2019, que le moteur fumait un peu à haut régime. Celui-ci ayant 10 ans, j’ai démonté et changé le coude d’échappement. Il en avait bien besoin. Et pour avoir un moteur plus propre et plus écolo, j’ai procédé à un décalaminage au CNPF. Ce procédé bien connu dans le monde automobile, l’est moins dans le monde maritime. Ce qui est dommage, car nos moteurs marins ont bien souvent tendance à s’encrasser prématurément (voir TUTO). Et c’est donc après ce décalaminage, que j’ai terminé par sa révision annuelle.
Et pour terminer cette préparation, j’ai pris la décision de changer mon ancre. Effectivement, l’ancienne, pourtant de bonne réputation, avait tendance à chasser lors de coups de vent. Lorsque je navigue en solitaire, la sécurité avant tout, j’ai donc choisi la reine des ancres: une SPADE de 35KG (voir TUTO). Et comme je fais souvent des mouillages, une révision du moteur guindeau s’imposait, avec en prime, une isolation de caoutchouc liquide autour du moteur (voir TUTO).
Enfin, fin juin je me suis fait un petit « week-end express à Calvi », puis début juillet, une semaine de vacances avec Jenny. Cela m’a permis de finaliser quelques petits détails techniques. Enfin, c’est au Chantier Naval de Port Fréjus que je terminerais la préparation de Stella Maris 3, avec son carénage annuel. Pour cette année, j’ai voulu tester un nouveau produit sur mon hélice, le Prop One. Très réputé dans le monde des Méga-Yachts, celui-ci commence à l’être aussi dans le monde de la plaisance. Sa grande particularité, c’est que ce n’est pas un antifouling, mais un revêtement anti-salissure non toxique et écologique pour le milieu maritime.
Murtoli – Cala Roccapina
DATE ?
La vie est souvent faite de rencontre. Début juillet, j'avais fait la connaissance d’un jeune couple, à Port Fréjus, qui se préparait pour un tour du monde sur 2 ans. C’est à la plage d’Argent, que nous nous sommes retrouvés pour passer une agréable soirée ensemble. Ils m’ont présenté plus en détail leur projet. Cet été, c’était l’occasion de prendre en main leur voilier, en rejoignant les Canaries tranquillement et traversée en automne, après la saison cyclonique.
Pour moi, cette petite escale de 48H, entre Murtoli et Roccapina, m’aura permis de profiter de ses plages presque désertes à magnifiques.
Etape 2:
Cap Corse – Port Fréjus
DATE ?
Après avoir passé la journée du jeudi 21 à naviguer autour du Cap Corse, je me fais mon dernier petit mouillage au Cap, juste en face de la Giraglia.
Mon départ pour le continent, étant prévu normalement pour le vendredi 22.
Après avoir mouillé, je commence à ranger mon annexe, je n’aime pas la trainer pendant les traversées. Ensuite, comme à mon habitude, je commence à étudier les routages pour vendredi, qui me permettraient de partir à une heure, qui m’éviterait de faire trop de moteur.
Malheureusement, que ce soit un départ pour le matin, le midi ou le soir, la journée de vendredi favorise le moteur à plus de 90% du temps.
Pas très réjouissant.
Par instinct, je fais un dernier routage à l’heure actuelle (19H30) et je m’aperçois que le routage est fabuleux, avec plus de 90% de voile. Illico-presto, je décide de partir de suite. Il ne me faut pas trop tarder, car je dois suivre un flux d’Est et ne surtout pas le rater.
20H00 je lève l’ancre et direction Port Fréjus. Pour être sûr de ne pas rater ce flux d’Est, je descends 2H30 un peu Sud au moteur, cela me permettra aussi de bien recharger les batteries pour la nuit.
22H30, je mets les voiles et ce sera une moyenne de plus de 6 nds, tout au long de cette traversée.
Sur pour cette traversée de 21H30, j’aurais effectué 19H de voile et 2H30 de moteur.